À l’approche d’Octobre Rose, Cancer@Work mène un combat sans relâche pour l'intégration des malades.
Lever le tabou de la maladie en entreprise et améliorer la qualité de vie des personnes malades au travail est un enjeu que notre société se doit de toute évidence de relever. Cancer@Work, club d’entreprises, qui fêtera ses 10 ans d’existence en 2022, lutte pour une meilleure inclusion des maladies graves au travail.
Prendre soin des publics fragilisés par la maladie, c’est prendre en compte les besoins de tous. En moyenne, 15% des actifs d’une entreprise sont directement touchés par la maladie. Selon le CESE, en 2025, ce chiffre sera de 25%. Si on ajoute le taux de 15% d’actifs aidants, 1 salarié sur 2 sera concerné par la maladie dans sa vie professionnelle soit la moitié des effectifs d’une entreprise.
Être actif et être touché par une maladie grave est synonyme d’isolement, de difficultés, de performances dégradées, de coût pour les personnes, pour l’entreprise, pour la société.
Pourtant, le maintien dans l’emploi est financièrement avantageux pour les malades et, de ce fait, améliore leur qualité de vie. Concrètement, maintenir dans l’emploi un actif pendant ses traitements percevant un salaire médian, se traduit pour celui-ci par un gain net de 85 à 390 euros par mois.
Cela permet également à l’entreprise de faire des économies et de créer de la richesse immatérielle. Ainsi, 74 à 491 millions d’euros/an d’économie de coût de friction pourraient potentiellement être générés par le maintien dans l’emploi des personnes nouvellement diagnostiquées et en mesure de travailler.
Enfin, le maintien dans l’emploi a un impact positif sur les finances sociales en réduisant les coûts directs et indirects du cancer pour la société de 147 à 283 millions d’euros/an d’économies sur le versement des indemnités journalières de l’Assurance maladie et sur la base d’un salaire médian. (Sources : Cancer et travail – 2e édition – Baromètre Cancer@Work – 2016 & Étude économique Cancer@Work – Travailler avec un cancer, faire de la volonté de certain, une opportunité pour tous).
Cancer@Work propose donc de changer de paradigme. Cette association, reconnue d’intérêt général, est animée par la conviction que l’entreprise est la plus grande force d’intégration, et que pour obtenir des résultats tangibles, l’intégration des situations de cancer et des maladies chroniques invalidantes doit s’ancrer dans les stratégies d’entreprises. C’est également un levier de mobilisation important, mais surtout une source de création de valeur humaine, sociale, sociétale et économique indispensable aux entreprises.
Tout simplement, car de la même manière que la maladie peut rendre une personne plus forte, elle peut rendre l’entreprise plus performante.
La démarche Cancer@Work a fait ses preuves et crée de la valeur économique, sociale, sociétale et humaine pour les actifs, les entreprises et la Société. Cancer@Work permet aux entreprises d’anticiper, d’agir en amont et de les rendre autonomes sur le sujet.
Nous avons, avec nos membres, mis en place des actions très concrètes : poser le sujet, évaluer les conséquences dans la vie de la personne et ses besoins dans la vie de l’équipe et, enfin, décider ensemble des solutions à mettre en place et les suivre dans la durée.
Anne-Sophie Tuszynski, fondatrice de Cancer@Work
Le 1er Club d’entreprises dédié au sujet du cancer, des maladies chroniques et du travail
Cancer@Work est la 1re association de dirigeants d’entreprises qui engage ses membres et leurs sphères d’influence pour faire évoluer les pratiques en matière de gestion des salariés atteints par la maladie.
Car aujourd’hui, il est impératif de changer de regard sur les maladies graves. Alors qu’environ 4 millions de Français sont concernés (source), dans le monde du travail, la maladie n’existe pas. Les collaborateurs ne sont pas malades au travail : ils sont en arrêt maladie chez eux, puis, guéris et bien portants, de retour dans leur entreprise.
Depuis 2012, Cancer@Work permet de libérer la parole sur le sujet. Et les résultats sont là : il y a 10 ans, 8 salariés sur 10 ne parlaient pas de la maladie. Aujourd’hui, ce tabou est tombé : 1 personne sur 2 ose évoquer son cancer.
Les entreprises membres de ce réseau dynamique intègrent ainsi la maladie durant ses 3 phases : annonce de la maladie, absence pendant les traitements, retour au travail.
Une démarche qui profite à tous
Cancer@Work a fait la preuve que concilier cancer, maladies chroniques et travail crée de la valeur économique, sociale, sociétale et humaine.
Dès 2016, une étude économique commandée à Nicolas Bouzou a permis d’évaluer l’impact économique du maintien dans l’emploi des actifs atteints du cancer et mesuré les bénéfices pour les personnes, pour les entreprises et pour la Société.
Un débat citoyen productif
Entre février et mai 2018, Cancer@Work lance le 1er débat citoyen pour concilier maladie et travail sur la plateforme collaborative www.maladie-et-travail.com, accompagné par Bluenove pour le déploiement et l’animation du débat.
Une communauté de plus de 2 500 contributeurs s’est constituée autour du sujet pour échanger, proposer, débattre, voter et co-construire des solutions concrètes pour concilier maladie et travail.
De cette consultation est né un plan de 11 actions concrètes, qui sont ensuite partagées auprès du plus grand nombre : les entreprises membres de Cancer@Work, la presse, le grand public et des personnalités politiques de Matignon, du Ministère de la Santé et de la Mairie de Paris.
Le cancer n’est plus seulement une question de santé, mais bien un sujet de société qui impacte la sphère professionnelle. L’amélioration de l’accompagnement des salariés touchés par la maladie, la promotion de la santé et une meilleure connaissance des conséquences de la maladie sur le quotidien sont un enjeu pour toutes les entreprises, privées ou publiques.
Le cancer, une compétence à valoriser
Le cancer reste une cause de désinsertion professionnelle et il existe une méconnaissance de l’impact des traitements. Parce que parler du cancer est tabou, parce que la maladie n’existe pas dans le monde du travail, les entreprises se privent de profils très précieux et très recherchés.
Les entreprises sont dans une logique de performance continue et croissante et de continuité dans leur activité quotidienne, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité. Les profils « à trous », viennent en contre-point de cette logique.
Paradoxalement, les entreprises ont pourtant une conscience de plus en plus aigüe :
De l’importance du capital humain dans leur performance ;
De l’importance des diversités dans leur capacité d’innovation ;
De l’importance des softs skills dans l’accompagnement de leurs mutations, notamment digitale ;
Et donc, de l’importance des profils divers, atypiques… Dont le propre est souvent les ruptures de parcours professionnels, les trous…
Pour réconcilier ces deux injonctions contradictoires et illustrer une de nos convictions, Cancer@Work a déployé en 2018 et en 2019, deux campagnes de sensibilisation :
« Fighting cancer », pour transformer l’expérience de vie du cancer en compétence LinkedIn
En 2012, le mot cancer n’était pas prononcé en entreprise ; en 2022, c’est une compétence Linkedln. Dès 2018, avec sa campagne « fighting cancer », Cancer@Work a transformé l’expérience de vie du cancer en compétence LinkedIn et donc en atout professionnel pour les personnes, comme pour les entreprises. Cette démarche avait pour vocation de faire changer le regard des malades sur eux-mêmes et celui des entreprises sur les malades.
« The Unstoppable Resume » pour valoriser l’expérience de vie du cancer comme compétence professionnelle
Cancer@Work a proposé aux candidats de remplir les parties blanches de leurs CV par des « softs skills » très recherchés par les recruteurs.
Le Label Cancer@Work : encourager et suivre les initiatives positives
En 2019, Cancer@Work a créé le 1er Label au monde qui mesure et valorise l’engagement et les bonnes pratiques des entreprises.
Le Label Cancer@Work constitue un nouveau levier pour renforcer l’efficience des actions des membres auprès de leurs salariés, donner corps aux politiques de santé et de QVT, enrichir les politiques RSE et travailler tous ensemble pour le bien des personnes, des entreprises et de la société.
Il mesure dans le temps les avancées des entreprises sur le sujet et s’adresse aux organisations membres de Cancer@Work, qui s’engagent dans une démarche responsable d’inclusion de la maladie au travail, de manière volontaire.
Il participe aussi aux Objectifs de Développement Durable (ODDs) de l’agenda 2030 des Nations Unies. Son référentiel est complémentaire et compatible avec les standards nationaux et internationaux du développement durable et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) tels que ISO26000, Global Reporting Initiative (GRI). Il regroupe l’ensemble des exigences à atteindre par les organisations engagées dans une démarche de responsabilité sociétale envers l’inclusion de la maladie en milieu professionnel.
14 entreprises membres du club sont labellisées à ce jour : Malakoff Humanis, Foncia, Novartis, Caisse d’Epargne Loire Centre, Banque Populaire Val de France, Gilead, CCI Productions, Planète Végétal, Chrymelie, AstraZeneca, Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, Bristol Myers Squibb, Crédit Foncier de France, PwC France et Maghreb.
Des actions solidaires de job dating réalisées chaque année
Chaque année, les entreprises qui s’engagent et signent la charte de Cancer@Work œuvrent pour leurs propres salariés.
Pour aller plus loin et n’oublier personne, l’association veut aussi soutenir tous ceux et celles que la maladie a éloigné de l’emploi. Elle a donc décidé de lancer un événement récurrent simple, efficace, et offrant des résultats rapidement tangibles et mesurables : le job dating.
Grâce aux jobs dating, Cancer@Work remplit une double mission :
Aider d’anciens malades à retrouver le chemin de l’emploi ;
Sensibiliser les entreprises à mieux intégrer la maladie, en leur permettant de mieux appréhender le cancer et ses conséquences.
Depuis leur création en 2016, ces actions solidaires ont bénéficié à plus de 200 candidats provenant de toute la France métropolitaine et des DOM-TOM.
Et le concept séduit : à la demande des entreprises membres très engagées sur cette mission, cette action va s’amplifier et permettre aux candidats de bénéficier d’un appui conseil sur plusieurs mois.
Près de 100 entreprises soutiennent cette démarche inclusive
En 10 ans, puisque le Club a été lancé le 22 novembre 2012, Cancer@Work a réussi à fédérer près de 100 entreprises qui s’engagent en signant sa charte et en reconnaissant la maladie comme un sujet d’entreprise.
Toutes partagent des valeurs d’innovation sociale et de partage.
Incubateur de bonnes pratiques et plateforme de partage, Cancer@Work est une démarche collective à destination de tous les acteurs du monde du travail (malade, aidant proche, manager opérationnel, collègue, service des ressources humaines, de santé au travail, dirigeant).
Nous sommes convaincus que tous ensemble, nous changerons le regard de l’entreprise et de la société sur les malades pour qu’enfin le cancer soit synonyme de création de valeur.
Le Club Cancer@Work a développé une méthodologie qui permet de rendre l’entreprise autonome sur le sujet. Ainsi, chaque action est déployée par les membres sur la base des besoins exprimés par leurs salariés et conçue par eux-mêmes.
Il s’est fixé 4 missions :
Mobiliser les entreprises autour de la Charte Cancer@Work
Il rassemble toujours plus d’entreprises autour de la charte et sensibilise ainsi un nombre croissant de salariés grâce à une méthodologie basée sur une approche d’intelligence collaborative entre dirigeants, managers et salariés.
Les engager à agir et partager les bonnes pratiques
Il offre aux entreprises et à l’ensemble des parties prenantes une place de partage de bonnes pratiques, de réflexion et d’échanges au moyen de rencontres thématiques annuelles : colloque, atelier de co-construction, dîner des dirigeants.
Mesurer les attentes des actifs et l’impact des actions à l’échelle de l’entreprise et de la société
Il qualifie, quantifie et suit l’évolution de l’intégration du cancer dans l’entreprise par des outils de mesure d’impact : baromètres, étude économique et Label Cancer@Work.
Soutenir solidairement le maintien dans l’emploi des personnes malades
Il développe des actions solidaires d’insertion et/ou de maintien dans l’emploi des personnes fragilisées par un cancer ou par une maladie chronique invalidante grâce aux job dating.
À propos d’Anne-Sophie Tuszynski , la fondatrice
Anne-Sophie Tuszynski accompagne depuis 20 ans dirigeants et DRH dans leur développement stratégique. Longtemps membre du comité de direction d’un acteur majeur de l’emploi en France, elle a accompagné des situations de cancer au sein de ses équipes puis l’a ensuite vécu elle-même en 2011.
Elle décide à l’issue de ses traitements de s’investir dans le monde associatif, avec comme ambition de contribuer à l’intégration des maladies chroniques dans les modèles économiques et sociaux des entreprises, et crée Cancer@Work le 22 novembre 2012 avec un chef d’entreprise engagé, Philippe Salle alors PDG d’Altran, et aujourd’hui PDG de Foncia.
Depuis 2015, Anne-Sophie développe de nouveaux services à destination des entreprises (via l’offre Wecare@Work) et des personnes : une hotline gratuite Allo Alex 0 800 400 310 et un guide pratique “Cancer et travail : j’ai (re)trouvé ma place, comment trouver la vôtre? ” publié aux éditions Eyrolles.
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